Rachida Dati veut relancer la réforme de l’audiovisuel public

Rachida Dati sur France Inter, le 7 mai 2025

Invitée ce matin sur France Inter, la ministre de la Culture s’est exprimée sur l’audiovisuel public, évoquant rapidement les droits de douane de Trump sur le cinéma et la chronologie des médias. 

Interrogée sur les annonces de Donald Trump voulant taxer l’ensemble des films produits hors des États-Unis, Rachida Dati n’a pas semblé très inquiète. Si des mesures de droit de douane devaient se concrétiser, « elles s’attaqueraient d’abord au cinéma américain. Le cinéma est une industrie très rentable pour les États-Unis, qui s’exporte beaucoup ». La ministre pense que ces mesures en resteront « au stade d’annonces », et relativise : « Aujourd’hui, les tournages américains représentent 15 % du marché des tournages en France, ce qui n’est pas majeur. Nous demeurons très attractifs pour le cinéma, par nos dispositifs fiscaux, par la qualité des métiers de cinéma, et parce que nous avons investi massivement – 350 M€ – dans les studios de tournage ». La ministre n’est « pas inquiète »,  soulignant notamment que les Américains seront encore très présents au Festival de Cannes cette année. 
Quant aux attaques plus générales de Trump sur l’exception culturelle et la régulation européenne, la ministre a réaffirmé que, avec Emmanuel Macron, « nous avons cette volonté de porter une Europe de la Culture, car c’est un facteur civilisationnel ». 

Sur Netflix et Amazon qui attaquent la chronologie des médias devant le Conseil d’État, Rachida Dati a juste rappelé que le calendrier a été « déterminé par un accord interprofessionnel, entre diffuseurs et producteurs représentatifs, sur lequel l’État n’a pas la main »… en expliquant que les recours de Netflix et Prime Video «portent sur la notion de représentativité », à savoir le pourcentage de leur chiffre d’affaire investi dans le cinéma, et non pas les montants investis.  

Réforme de l’audiovisuel public

Mais la ministre a surtout été interrogée sur son projet de holding de l’audiovisuel public, et souligné que sa détermination, ainsi que celle du président de la République et du Premier ministre, « est intacte ». « Le texte devrait être examiné à l’Assemblée nationale – sans doute en juin ». Face aux enjeux d’influence de certains groupes privés,  « il est important que l’audiovisuel public soit protégé et préservé ». Selon la ministre, les audiences du service public « ne sont plus que les CSP+ et les plus âgés », alors qu’elles devraient s’adresser à tous et sur tout le territoire. « Il faut permettre à ce service de résister, avec des investissements massifs, une gouvernance unique et une stratégie convergente ». Et malgré l’opposition des syndicats – et de la présidente de Radio France –, Rachida Dati estime que le texte commence « à faire consensus ».
Sur le budget de la Culture, la ministre assure qu’il n’a pas baissé  et même qu’il « est en hausse ». « Il n’y a pas eu un euro de moins pour le spectacle vivant. J’ai beaucoup investi dans le plan ruralité, dans l’éducation artistique et la médiation. » En ce qui concerne le budget 2026, elle reconnaît que « tout le monde sera mis à contribution », mais… « ça ne signifie pas qu’il y aura une baisse du budget de la Culture ».

Rachida Dati sur France Inter, le 7 mai 2025

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