[Mise à jour du 14 août] Les trois salles du TMV Cinéma ouvrent leurs portes ce lundi 14 août à Alger, sans Barbie, que le ministère de la Culture algérien a interdit la veille.
[Article initial] Le nouveau cinéma de 3 salles, qui s’apprête à ouvrir courant juillet 2023 dans un centre commercial de la capitale algérienne, sera seulement le deuxième complexe du pays. Rencontre avec son exploitant Riad Aït Aoudia, directeur du groupe de communication MediAlgeria, à l’origine du projet.
« Nous voulons mettre à profit notre expertise en communication et en audiovisuel pour nous lancer dans l’exploitation cinématographique, notamment pour participer à la diversification des sources de financement de la création algérienne. » Telle est l’ambition de Riad Aït Aoudia, dont le complexe de 3 salles et 380 fauteuils (240/80/60) est en finalisation, pour une ouverture espérée au début du mois prochain. « Tout est quasiment prêt : les fauteuils, les projecteurs laser, les écrans Led, et notamment les caisses » : un enjeu important pour l’exploitant qui fait de la transparence de la remontée des recettes son fer de lance. « La collecte de data nous est cruciale pour plusieurs raisons : apprendre à connaître nos publics dans la mesure où l’exploitation cinématographique algérienne est encore peu développée ; élaborer des stratégies de contenus audiovisuels pour la télévision ; permettre à nos partenaires et nos annonceurs de mieux saisir les tendances populaires. » Des annonceurs, à l’instar de l’opérateur mobile Ooredoo, sans qui le projet n’aurait pu se faire. TMV a également profité de la récente loi sur l’investissement, particulièrement incitative, grâce aux exonérations de TVA et des frais de douane.
Le TMV Cinéma, implanté au cœur du Garden City, un centre commercial et fleuron architectural du quartier résidentiel de Chéraga à Alger, attend aujourd’hui « l’agrément des autorités quant à la conformité des salles », et est « en phase de négociations avec les ayant-droits et les distributeurs » pour sa programmation. Dans les différentes études de marché, la VO a été particulièrement plébiscitée par les spectateurs potentiels pour les films américains, tout comme les productions algériennes, françaises, turques ou encore indiennes, également demandées. Le tarif moyen tourne autour des 700 dinars algériens (4,70 €).
« Il s’agira de notre première expérience dans l’exploitation cinématographique, en prévision de l’ouverture d’un multiplexe de 10 salles dans les prochaines années », explique Riad Aït Aoudia, qui insiste sur la minutie du groupe dans la démarche. « Il nous est important de faire les choses dans les règles de l’art, et nous avons pu bénéficier de conseils de circuits européens dans la conception du cinéma. Le marché algérien a la capacité de décupler d’ici 3 à 4 ans, si nous parvenons à offrir le meilleur à nos spectateurs et à prendre conscience de la responsabilité sociale que représente le cinéma. C’est seulement ainsi que nous parviendrons à contrer le piratage », une pratique qui gangrène encore profondément les secteurs maghrébins.
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