Sur cette année d’exploitation tronquée, 32 demandes de médiation ont été formulées, soit 11 de moins que la précédente année chamboulée de 2020 et deux fois moins qu’en 2019.
Les saisines proviennent majoritairement des exploitants, classés art et essai, issus de la petite exploitation (92 % des 25 demandes), 84 % émanant de cinémas privés, 12 % d’associations et 4 % d’établissements publics. Le Médiateur a par ailleurs reçu 7 demandes de distributeurs (contre 15 en 2020 et 2019), formulées par 6 structures réalisant moins de 2 millions d’entrées annuelles entre 2017 et 2019. L’autorité pointe un renouvellement important concernant les demandeurs puisque sur les 32 saisines, 23 proviennent de structures différentes, dont 15 de professionnels n’ayant jamais eu recours à la médiation les deux années précédentes.
À noter que ces saisines ont été particulièrement concentrées sur le mois de réouverture de mai, suivi de deux pics en juin et en novembre. Géographiquement parlant, les litiges ont concerné les villes d’Angers, Avignon, Bastia, Cannes, Cherbourg, Dignes les Bains, Furiani, Grenoble, La Ciotat, La Rochelle, Muret, Nancy, Paris, Pertuis, Saint-Hilaire-du-Harcouët et Tours. La quasi-totalité des saisines (97 %) relève d’un litige sur le placement d’un film, avec donc pour but d’organiser une réunion de conciliation entre un (ou des) exploitant(s) et un (ou des) distributeur(s). En 2020, ce type de litiges avait concerné 72 % des demandes. Une seule affaire à porté sur des relations commerciales détériorées (contre 6 en 2020 et 5 en 2019), tandis qu’aucune n’a porté sur une situation de concurrence ou des conditions d’exploitation.
Les titres art et essai sont à nouveau au coeur des contestations : sur les 25 formulées par des exploitants, 10 ont concerné un film recommandé et 4 qui ne l’étaient pas, tandis que sur les 7 demandes des distributeurs, 5 titres étaient impliqués dont 4 recommandés. En 2021, Dune, L’instant présent, Madres paralelas et Un tour chez ma fille ont, avec deux demandes chacun, été les films les plus cités. Au total, sur ces 32 demandes, 21 d’entre elles ont abouti à une solution (accord avant réunion, en réunion, injonction, recommandation, lettre du Médiateur) et 7 n’ont pas permis de trouver une solution amiable.
Rappelant également son travail sur les CDACi et les engagements de programmation, le Médiateur du cinéma conclut son bilan par ses perspectives pour 2022. À commencer, donc, par la reprise de ces engagements, dont la procédure a été stoppée par la pandémie et que la ministre de la Culture a relancé en novembre dernier. Si le CNC a déjà publié ses lignes directrices, le Médiateur donnera son avis avant leur homologation. Enfin, l’autorité attend de découvrir la teneur de deux bilans : d’abord, celui annoncé par le CNC sur la concurrence dans le cinéma ; ensuite, celui espéré dans les prochaines semaines, sur la situation du marché un an après la réouverture.
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