Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) publie le bilan annuel de la production cinématographique agréée, marqué par un retour à un niveau pré-Covid, après deux années atypiques en raison des conséquences de la crise sanitaire.
[Communiqué de presse]
Une production qui revient à un niveau proche des années d’avant Covid
Alors que l’année 2021 avait été marquée par un niveau record de films agréés dû à un important effet de « rattrapage » après une année 2020 où la production avait été très fortement touchée par la crise, 2022 revient à un niveau de production semblable à ceux observés avant la crise sanitaire.
Avec 287 films agréés en 2022, la production se stabilise ainsi à la moyenne des dix dernières années (288 films). Toutefois, le nombre de films d’initiative française (FIF) recule : il s’établit à 208 films agréés en 2022, en baisse de 10,7 % par rapport à la moyenne 2017-2019 qui était au plus haut (233 films en moyenne, contre moins de 200 films par an avant 2010).
Des coproductions à un niveau record
Les coproductions atteignent un niveau historiquement élevé du fait de l’allègement des restrictions de déplacements qui s’est poursuivi en 2022 et d’un effet de rattrapage. Pour la première fois depuis 2003, la moitié des films agréés en 2022 (50,2 %) sont des coproductions. On observe cependant un nombre plus resserré de partenaires : 33 pays différents en 2022, contre 45 en 2021 et 39 en moyenne sur les dix dernières années.
Une hausse du devis moyen des films d’initiative française, malgré des investissements totaux en léger retrait
Près d’1,2 Md€ ont été investis dans la production agréée l’an passé. Des investissements portés par les apports étrangers, au plus haut depuis 10 ans à 283,7 M€ (une hausse de 22,3 % par rapport à la moyenne 2017-2019). Les apports français s’établissent eux à 898,5 M€, en diminution par rapport à la moyenne 2017-2019 (-6,2 %), mais supérieurs à l’année 2019 (+4,5 %).
Les investissements dans les FIF s’élèvent à 915 M€, en baisse de 7,0 % par rapport à la moyenne 2017-2019 mais en ligne avec le niveau de la dernière année pré-Covid, 2019 (903,4 M€). Près des deux tiers des FIF présentent un devis inférieur à 4 M€ avec une part des films entre 1 M€ et 4 M€ à son plus haut niveau depuis 2014 (39,9 % en 2022). La part des films à plus de 7 M€ augmente également à 18,8 % en 2022 (14,3 % en 2021 et 16,9 % en moyenne en 2017-2019). A l’inverse, la part des films de 4 M€ à 7 M€ est en recul par rapport à 2021, à 15,9 % (22,3 % en 2021 et 21,2 % en moyenne en 2017-2019). Enfin, quatre films ont un devis supérieur à 20 M€ : Miraculous : le film de Jeremy Zag, La Vie pour de vrai de Dany Boon, Jeanne du Barry de Maïwenn et Dogman de Luc Besson.
Le devis moyen par film d’initiative française progresse pour la deuxième année consécutive pour s’établir à 4,4 M€ en 2022, au plus haut depuis 2017 (4,9 M€), et à 4,1 M€ sans prise en compte du seul film au budget supérieur à 50 M€.
Une structure de financement relativement stable
Les grands équilibres de la structure de financement des films d’initiative française ne varient que très peu. La part des soutiens publics est stable en 2022 (7,9 %) par rapport à la période 2017-2019 (8,8 %) après une année 2021 historiquement élevée qui reflétait la politique des pouvoirs publics d’accompagner l’industrie. On observe une légère baisse de la part des mandats (distributeurs salles, éditeurs vidéo et exportateurs) qui représente 12,7 % en 2022 contre 14,1% en moyenne sur la période 2017-2019.
Partenaires majeurs dans le financement, les diffuseurs contribuent à hauteur de 29,7 % des devis des FIF. Cette part, stable, se traduit par des investissements qui s’élèvent à 271,5 M€ en 2022, un niveau légèrement plus élevé qu’en 2019 (263,3 M€). Cette hausse s’explique par l’arrivée dans les financements des œuvres, aux côtés des diffuseurs traditionnels, des plateformes étrangères de VàDA qui ont contribué à hauteur de 21 M€ aux films d’initiative française, alors que l’apport des diffuseurs historiques est en baisse de 4,8 % par rapport à 2019.
Ces plateformes – Netflix, Disney+, Prime Video – ont investi dans 17 films d’initiative française agréés en 2022 avec un apport moyen de 1,2 M€, le plus souvent en complément d’apports de diffuseurs linéaires. Canal+ reste le premier financeur parmi les diffuseurs (43,2 % des apports totaux des diffuseurs), avec 117,3 M€ engagés dans 104 FIF agréés en 2022 et France 2 le premier financeur parmi les chaînes gratuites (14,6 % des apports).
Le nombre de jours de tournage à la baisse, en lien avec le niveau de production
En 2022, en raison de la baisse du nombre de films d’initiative française de fiction agréés, le nombre de jours de tournage baisse de 15,1 % par rapport à la moyenne 2017-2019, à 5 352 jours. En particulier, les jours de tournage à l’étranger progressent de 22,0 % par rapport à 2021 pour s’établir à 1 216 jours, sans toutefois retrouver leur niveau d’avant crise (1 436 jours en moyenne).
Les différents bilans :
- Présentation de l’Observatoire de la production cinématographique en 2022
- La production cinématographique en 2022 (Bilan statistique des films agréés en 2022)
- Les films réalisés par des femmes en 2022
- Les coûts de production des films en 2022
- Les frais d’édition des films français sortis en salles en 2021
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