Intégralement équipé en Dolby Atmos, l’établissement exploité par la famille Drotkowski démarre ses activités ce mercredi 11 mai, plusieurs semaines après la fin de ses travaux.
Implanté à quelques pas du littoral, dans la commune la plus septentrionale de La Réunion (Saint-Denis, 250 000 habitants), le nouveau Ciné Palmes se compose de deux boîtes recouvertes en aluminium avec des nuances tirant sur le bronze et le bleu. Elles sont reliées par un bâtiment plus tassé où a été agencée une zone de circulation entre les salles ; ouvert sur l’océan Indien, l’espace est bardé de pare-soleil aux reflets bronzés. Surmontée de l’enseigne écarlate du cinéma, l’entrée débouche sur un vaste hall vitré, équipé d’une dizaine de bornes billetterie. Le spectateur est ensuite invité à passer des portillons automatiques – déjà présents depuis cinq ans au Cinépalmes de Sainte-Marie, également exploité par la famille Drotkowski – pour accéder à un étage intermédiaire où s’alignent comptoir confiserie classique, sofas et tables d’appoint, le tout agrémenté d’affichage dynamique.
Si une ambiance zen se dégage des espaces d’accueil, décorés sobrement dans des tons blanc et beige, c’est pour laisser tout le prestige aux six salles du complexe. Relativement classiques dans leur agencement – fauteuils club rouges numérotés, teintures noires et scène devançant l’écran, projection laser, dont 4K dans la grande –, elles se distinguent surtout par leur système sonore. « Le Cinépalmes est le cinéma de France, métropolitaine et ultramarine, à avoir le plus de salles en son Dolby Atmos », se réjouit Frédéric Drotkowski, directeur général d’Investissement et Commerce Cinéma, qui exploite le complexe de Saint-Denis via la société Ciné Plaza. Pour rappel, Les Arts de Montivilliers (Seine-Maritime), dirigé par Noé Cinémas, avait été le premier site tricolore entièrement équipé de la sorte en 2017 (mais il ne compte “que” quatre salles). Conçu par l’agence NWA, le complexe réunionnais représente un budget de 15 M€.
Dans cette nouvelle configuration, l’offre sera logiquement renforcée et les films conservés plus longtemps. « Nous avons aussi une salle dédiée principalement à l’art et essai, comme au Ritz, le cinéma de trois écrans du centre-ville que nous avons fermé en avril. » Sollicité par les acteurs culturels locaux, l’établissement compte mettre en place des animations (festivals, soirées thématiques, débats…) pour drainer un public réunionnais soulagé de toute contrainte depuis la levée de l’état d’urgence sanitaire le 1er avril dernier. À noter que l’étude pré-Covid, réalisée par le cabinet Vuillaume CinéConseil, prévoyait un potentiel de 350 000 entrées annuelles. De plus, le schéma initial a anticipé la possibilité d’aménager, à moyen terme, quatre salles supplémentaires à l’emplacement de l’actuel parking.
L’ouverture du Cinépalmes est un soulagement pour Frédéric Drotkowski, qui concrétise là un dossier vieux d’une bonne décennie. Après un appel à projets de la Ville de Saint-Denis en 2009, puis le feu vert de la CDACi en novembre 2013, plusieurs recours de la famille Ethève, l’autre exploitant réunionnais historique, avaient retardé l’avancée de l’opération jusqu’à l’obtention du permis de construire en 2018. Situé sur une zone archéologique, le chantier a dû patienter plusieurs mois le temps de fouilles avant de ne démarrer concrètement qu’à l’automne 2019. Impactés par le Covid, les travaux se sont achevés fin décembre 2021, date à laquelle le complexe était donc techniquement opérationnel. Après une nouvelle confirmation de la CDACi en février dernier – pour plus de sécurité administrative –, la famille Drotkowski a attendu encore deux mois l’autorisation d’exploitation du CNC, finalement délivrée début mai. Avec ce nouveau Cinépalmes, la voilà désormais aux commandes de trois sites à La Réunion (les dix salles de Sainte-Marie et les deux écrans du Rex à Saint-Pierre).
Focus complet à retrouver dans le Boxoffice Pro n°421 du 1er juin 2022.
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