[Mis à jour] Dans le cadre du budget de l’Europe pour 2021-2027, le programme Europe Creative atteint 2,2 milliards d’euros. La CICAE demande toutefois des garanties pour le cinéma dans le cadre du fonds de relance.
Le 10 novembre, le Parlement européen et les États membres de l’UE ont conclu un accord au sein du Conseil sur le budget à long terme de l’Europe et sur NextGenerationEU, l’instrument temporaire pour la relance. L’enveloppe totale de plus de 1 800 milliards d’euros représente le plan le plus important jamais financé par l’Union et contribuera à soutenir la reconstruction dans l’après-COVID-19.
Dans ce cadre, le budget d’Europe Creative, le programme de la Commission pour les secteurs de la culture et de l’audiovisuel, va passer de 1,4 milliard d’euros pour la période 2014-2020 à 2,2 milliards pour la période 2021-2027. Ce sont donc 600 millions d’euros supplémentaires pour le programme, dont une partie permettra de soutenir le secteur du cinéma, des coproductions européennes aux festivals et marchés de films, en passant par la distribution et l’exploitation.
La CICAE approuve, mais demande des garanties pour l’aide aux salles
La Confédération internationale des cinémas art et essai a salué cet accord le jour même, par la voix de son président Christian Bräuer : « L’augmentation du budget d’Europe Créative est un signal important pour la diversité du cinéma européen. Nous remercions tous ceux qui ont œuvré pour atteindre cet objectif. Le programme Creative Europe MEDIA, avec son réseau Europa Cinemas, est l’une des réussites de l’Union européenne et un exemple particulier de l’intégration européenne en action. »
Toutefois, la CICAE rappelle l’impact de la pandémie sur l’industrie du cinéma et notamment que « les fermetures récentes entraînent un cercle vicieux poussant les salles indépendantes, les distributeurs de films et les festivals au bord de la faillite ». Et si la Commission européenne a défini des orientations pour la relance dans sa stratégie annuelle de croissance, en fournissant 672,5 milliards d’euros de soutien pour les premières années de la reprise, les États membres doivent soumettre leurs propres plans de relance et de résilience pour en bénéficier.
Saluant les éclaircissements obtenus sur le budget de l’UE assurant « la continuité et le financement pour 2021 », Christian Bräuer déplore toutefois qu’aucune décision n’ait été prise pour garantir le ciblage d’au moins 2 % des ressources du fonds de relance vers les industries culturelles et créatives. « Nous appelons donc les États membres à prendre en compte l’industrie cinématographique et les cinémas dans leurs plans nationaux de relance. »
Et la CICAE conclut en demandant un doublement du fonds de relance consacré à Europa Cinemas.
Le DIRE demande un soutien renforcé à la distribution indépendante
Les distributeurs du DIRE se sont réjouis, dans un communiqué, de cette augmentation, « qui démontre toute l’attention que ces institutions portent au secteur culturel, durement touché par la pandémie mondiale et les restrictions sanitaires ». L’occasion pour eux de réaffirmer « l’importance de la distribution cinématographique, essentielle à la circulation et au rayonnement du cinéma européen, grâce à l’expertise et au travail éditorial de celles et ceux qui connaissent et animent les marchés nationaux. La crise sanitaire démontre en effet le caractère essentiel de l’exploitation des films en salles, le besoin des citoyens et des citoyennes de se réunir pour une découverte collective et partagée d’une œuvre cinématographique. Il est par conséquent essentiel que le tissu des distributeurs européens demeure fort et diversifié, et qu’à ce titre, les soutiens à la distribution du sous-programme MEDIA soient renforcés, pour le bénéfice de toute la création européenne ».
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