Au-delà du résultat global – 30% des entrées de 2019 et une recette de 450 millions d’euros – et le détail par film, l’institut d’étude analyse les particularités de chacune des phases qui ont marqué une année pour le moins singulière : entre fermetures, réouverture et couvre-feu.
Si le début d’année a accusé un retard de 22,5 % par rapport à la même période de 2019, par manque de films forts, ces 11 semaines précédant le confinement représentent finalement 58,7% de la fréquentation totale de 2020. Les 18 semaines de réouverture réunissent quant à elles 41,3% des entrées de 2020.
Du côté des pertes, la première fermeture des salles, du 15 mars au 22 juin soit une durée de 99 jours, est évaluée à un manque de 52,7 millions d’entrées, si l’on compare à la fréquentation des 5 dernières années. La deuxième fermeture, du 30 octobre au 31 décembre, représente une perte de 42,1 millions d’entrées. Un total de 95 millions d’entrées perdues sur 23 semaines d’arrêt, soit 45,6% de la fréquentation moyenne annuelle des cinq dernières années.
Une réouverture engageante
La fréquentation de la période de réouverture, entre le 22 juin et le 29 octobre, s’ est élevée à 26,9 millions d’entrées, soit 38,2 % de la fréquentation moyenne pour la même période au cours des cinq dernières années. L’étude met en valeur une semaine de démarrage marquée par la mobilisation d’un public cinéphile ; un 14 juillet particulièrement élevé avec 250 000 entrées ; un effet Tenet, à partir de la semaine du 26 août (2,4 millions d’entrées) ; un mois de septembre équivalent à un mois d’août et enfin, une forte reprise à partir du 7 octobre. Autant de chiffres encourageants sur une période de 18 semaines, au regard des circonstances atténuantes : un nombre réduit de séances, pas de films américains porteurs, un couvre-feu à partir du 17 octobre dans huit agglomérations et l’Île de France, et étendu le 24 octobre.
Un couvre feu qui absorbe 890 000 entrées
En début de vacances de la Toussaint, le premier couvre-feu à 21h a imposé des dernières séances à 19h sur une partie du pays, équivalant à environ 42% de la fréquentation nationale. Le 24 octobre, la mesure a été étendue à 54 départements, comptant habituellement pour environ 73% de la fréquentation. Ainsi, prenant en compte la dynamique des films sortis sur cette période, le déficit de fréquentation du 17 au 29 octobre peut être estimé à 890 000 entrées, soit environ 14% de la fréquentation totale de ces deux semaines.
Un scénario catastrophe inédit, qui, au final, aboutit au plus bas niveau de fréquentation depuis que les données annuelles sont enregistrées, en 1938. « Et il faut remonter un siècle en arrière, au sortir de la Première Guerre Mondiale, pour trouver un niveau équivalent », souligne Comscore.
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