En approuvant ce 3 décembre, l’adjonction de 3 salles à l’historique cinéma de la commune axonaise, c’est une ambitieuse réhabilitation intégrale qu’a entérinée, à l’unanimité, la Commission départementale d’aménagement cinématographique de l’Aisne.
L’établissement de six écrans et 982 fauteuils s’apprête ainsi à devenir un multiplexe flambant neuf de neuf salles et 1 044 sièges, tout en restant dans son historique bâtiment art déco des années 1930, implanté dans le centre-ville.
Le projet d’extension ne date pas d’aujourd’hui : envisagé sur un autre site dès les années 2010, alors que Le Clovis était exploité par Cinemovida, puis Cap Ciné qui l’a repris en 2014, il sera donc finalement mis en œuvre par CGR – qui a acquis le cinéma en 2017, en même temps que l’ensemble du circuit Cap Cinéma –, sur son emplacement originel. Ce qui implique la complète restructuration du site, et son extension sur la hauteur, notamment de manière à accueillir une salle Ice. « Nous allons tout casser, sans toucher à l’enveloppe ni à la façade, et tout reconstruire, en accessibilité », résume Pierre Schlosser, directeur du développement et de la RSE de CGR Cinémas, en décrivant les neufs salles réparties sur quatre niveaux, à commencer par le R-1 qui en accueillera trois.
Le démarrage du chantier est envisagé pour l’été prochain, pour une reprise des séances fin 2026, soit après 18 mois de travaux. D’où les discussions avancées avec la Mairie, « pour une mise à disposition conventionnée de l’espace culturel du Mail, où pourront être aménagées trois salles, avec un équipement et gradinage provisoires. Non pas avec un objectif de rentabilité, mais celui de ne pas couper le lien avec les spectateurs ». De fait, le directeur du développement de CGR Cinémas est conscient, et tout aussi enthousiaste, de relever « le challenge de réinvestir un emblème de la ville. Un très beau projet, même si financièrement risqué ». Mais CGR n’en est pas à son coup d’essai, après la réhabilitation du Français de Bordeaux et, plus récemment, du Colisée en centre-ville de Carcassonne.
En 2023, le CGR de Soissons a réuni 105 000 spectateurs, « avec cinq salles, une des six étant fermée depuis un moment pour vétusté ». Après sa renaissance à neuf salles, il vise 280 000 à 300 000 entrées annuelles. « Il y a une vraie attente de la part du public dans cette ville au potentiel cinématographique inexploité », conclut Pierre Schlosser. Alors, autant partir à sa conquête avec « un pari, un vrai parti pris, qui participe à l’action de revitalisation de son cœur ».
Partager cet article