Canal + et France TV, mastodontes du financement de l’animation 

Stéphane Sitbon Gomez, directeur des antennes et des programmes chez France Télévisions, à l'occasion d'une présentation au Festival d'Annecy. © Boxoffice Pro / DW

Les deux groupes ont profité du rendez-vous annécien pour revenir sur leur soutien à la filière animée, en matière de production et de financements. Si Canal+ demeure le premier investisseur du genre, le service public renforce son engagement à travers le nouvel accord interprofessionnel. 

La présentation de l’état du marché de l’animation en 2023 par le CNC est venue confirmer l’évidence : Canal+ et France Télévisions sont les principaux financeurs du cinéma d’animation. Entre 2014 et 2023, les deux groupes ont investi dans respectivement 43 et 25 films d’initiative française ; Canal+ représente ainsi 45,5 % des apports en préachats des diffuseurs dans cette typologie de longs-métrages, contre 22,6 % pour France TV. À l’occasion du Festival d’Annecy, ces deux acteurs essentiels de la filière sont venus présenter, tour à tour, leurs projets et ambitions pour accompagner davantage le genre dans les prochaines années, à commencer par le service public : « Nous avons la responsabilité de faire grandir encore plus le long métrage d’animation », expose Stéphane Sitbon Gomez, directeur des antennes et des programmes chez France Télévisions, alors que le groupe public annonçait, il y a près d’un mois, investir au moins 80 millions d’euros (M€) par an dans les œuvres cinématographiques françaises ou européennes. 

Investir et grandir davantage

L’enveloppe annuelle de France TV dédiée à l’animation, actuellement fixée à 32 M€, passera donc à 35 M€ en 2025, 36 M€ en 2026, et enfin, 37 M€ en 2027. « Cet accord nous permettra de soutenir 25 longs métrages sur les cinq prochaines années », a complété Cécile Négrier. Dans le sillage de ces annonces, la directrice de France 3 Cinéma est revenue sur les succès des films sur lesquels France TV s’est engagé, à l’instar de Mars Express (225 000 entrées), Les As de la jungle 2 : Opération tour du monde (829 000) ou Pattie et la colère de Poséidon (863 000) ; ce dernier ayant, de surcroît, connu un succès international avec 1,76 M de spectateurs à travers le monde. Pour les prochains mois, France TV poursuit sa volonté de toucher tous les publics, en soutenant notamment cinq films actuellement en fabrication, dont l’adaptation du roman graphique d’AJ Dungo, In Waves, distribué par Diaphana ; Falcon Express de David Alaux et Eric Tosti (studio TAT de Toulouse), qui sortira le 9 juillet 2025 sous la houlette d’Apollo ; ainsi que le deuxième volet des aventures de Yakari, chez Bac Films.

À lire aussi | Le CNC ausculte la fréquentation cinématographique des 15-24 ans

Côté Canal+, la directrice des unités de programmes et chaînes documentaires, jeunesse et animation du groupe, Christine Cauquelin, a insisté sur la nécessité de soutenir des films participant au développement des enfants, tels que le « vivre ensemble, l’inclusion et le respect de l’environnement ». Ces grands principes sont perceptibles dans l’engagement du groupe sur des films français, comme Mon Ami Robot (57 500), Grand prix Contrechamp au Festival l’année dernière, ou Miraculous le Film (1,6 M), mais aussi sur les projets internationaux : Wish – Asha et la bonne étoile, Migration ou Ninja Turtles: Teenage Years sont autant d’exemples. Les regards sont dorénavant tournés vers plusieurs films de la sélection annécienne, lesquels sont Angelo dans la forêt mystérieuse, Flow, Sauvages ou La Plus Précieuse des marchandises, par ailleurs produit et distribué par Studiocanal. Au-delà du cinéma, la branche développe également une nouvelle stratégie commerciale : « En janvier dernier, nous avons créé un département dédié au développement de marques jeunesse et famille afin d’accélérer la croissance des franchises destinées aux enfants », explique Françoise Guyonnet, directrice générale de Copyrights Group et de ces nouvelles marques jeunesse. Pour rappel, Studiocanal est le premier studio européen, avec un catalogue de 8 000 films et un volume de production de 80 films par an.

Stéphane Sitbon Gomez, directeur des antennes et des programmes chez France Télévisions, à l'occasion d'une présentation au Festival d'Annecy. © Boxoffice Pro / DW

Les News