Les cinémas enregistrent leur traditionnel creux de fréquentation en cette période de rentrée scolaire, mais restent au-dessus des niveaux post-pandémiques.
9,86 millions (M) de tickets ont été écoulés ce mois de septembre 2024 d’après les estimations du Centre national du cinéma (CNC), soit une hausse de 10,1 % par rapport à septembre de l’année dernière (9 M), mais 11,3 % de moins que la moyenne 2017-2019 (11,1 M). La fréquentation des neufs premiers mois, soit 127,68 M d’entrées, n’est plus qu’en léger recul de 4,6 % par rapport à ceux de 2023.
Par ailleurs, septembre enregistre toujours moins d’entrées par rapport au mois d’août qui le précède. Si l’écart est de 30,9 % cette année, il était de 42 % en 2023, et de 29 % pour la moyenne 2017-2019. De quoi espérer que la fréquentation de 2024 rattrape celle de 2023 sur les derniers mois de l’année.
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Sans trop de surprise, Beetlejuice Beetlejuice termine en tête des films de ce mois avec 1,2 M d’entrées enregistrées ; il s’agit seulement de la troisième fois, depuis 2013, que le film le plus vu de septembre écoule plus d’un million de tickets, après 2017 et 2019.
Deuxième nouveauté du mois, Le Fil de Daniel Auteuil réalise une belle performance avec quelque 490 000 billets comptabilisés, soit le deuxième meilleur résultat pour un drame français cette année, derrière les 679 000 entrées de Frères. Difficile d’évoquer les succès du mois sans parler de Kaizen, qui réalise plus de 300 000 entrées… mais en dépassant les 500 séances autorisées par son visa exceptionnel ; un cas qui a été au cœur des discussions lors du Congrès de la FNCF à Deauville.
Le cinéma iranien fait forte impression ce mois-ci, avec l’excellent démarrage du film tourné en secret par Mohammad Rasoulof, Les Graines du figuier sauvage, qui était reparti du Festival de Cannes avec le Prix spécial du jury ainsi que le Prix des cinémas art et essai. En un peu moins de deux semaines, il réalise près de 208 000 entrées, pour une excellente moyenne de 38 entrées par séance. Également, Tatami, réalisé par Zar Amir Ebrahimi et Guy Nattiv, engrange près de 140 000 entrées.
Du côté des continuités, Le Comte de Monte-Cristo tutoie aussi le million d’entrées (cumul à 8,6 M), tandis qu’Emilia Perez poursuit sa belle lancée d’août (plus de 470 000 entrées, cumul à 918 000), à l’instar de Jamais plus (420 000 entrées, cumul à 1,2 M). Enfin, le P’tit truc en plus de 2024 continue d’écouler des tickets, plus de 200 000 ce mois-ci, pour un total à 10,6 M.
Au total, 44 long-métrages inédits sont sortis en août ; les films français affichent une part de marché de 45 %, contre 37,4 % pour les films américains. Sur l’année glissante (octobre 2023 à septembre 2024), 174,2 M de tickets ont été écoulés, contre 181 M sur la période octobre 2022-septembre 2023, soit -3,8 %.
127,68 M d’entrées ont été enregistrées depuis le début de l’année ; 2024 reste pour l’instant la septième moins bonne année depuis 2000, mais l’écart s’amoindrit au fil des mois : -2,6 % par rapport à 2002 (131 M), -4,6 % par rapport à 2023 (133,9 M) et -4,7 % par rapport à 2001 (134 M). Il reste en revanche toujours conséquent par rapport à la moyenne 2017-2019 (148 M, -13,7 %).
Et après ?
Octobre est généralement le mois où la fréquentation repart grandement à la hausse, en témoigne la moyenne 2017-2019 à 18,8 M (hausse de 68 % en moyenne). Toutefois, depuis 2021, les cinémas peinent à dépasser les 14 M d’entrées (14,2 M en moyenne).
Alors, qu’attendre de cette année ? La grande sortie est bien évidemment Joker : Folie à deux ; le film de Todd Phillips arrive cinq ans après le premier volet, qui était également sorti en octobre pour 3,8 M d’entrées enregistrées sur le mois (5,6 M au total). Le Robot sauvage, film d’animation très attendu qui a effectué un fort démarrage aux États-Unis, promet d’avoir une belle carrière dans les salles tricolores.
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Le cinéma français est également très bien représenté entre les sorties de L’Amour ouf chez Studiocanal, et celle de Monsieur Aznavour chez Pathé. On sera attentif aux résultats d’All We Imagine as Light de Payal Kapadia (Condor, Grand Prix au dernier Festival de Cannes), Quand vient l’automne de François Ozon (Diaphana), ou encore Sauvages de Claude Barras (Haut et Court). Tout un programme de ouf pour les cinémas !
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