Les projecteurs de l’ancien Cinevog, désormais Ciné sur la Sorgue, ont redémarré le 21 mai dans un lieu tout neuf, après une quarantaine d’années de sommeil.
La culture refait surface au sein de l’îlot de la Tour d’Argent, dont un cinéma reconstruit, alors que les ruines l’avaient envahi depuis plusieurs années. Plus de trois ans après la validation du projet en CDACi, l’établissement de trois salles et 364 fauteuils a enfin vu le jour, porté par la municipalité avec la société Trévans. L’ouverture ce 21 mai marque un renouveau pour la commune du Vaucluse de 20 000 habitants, qui n’a pas connu de cinéma fixe depuis 1980 – seul l’itinérant La Strada proposait des projection –, et un « soulagement » pour Margot Régis, responsable d’exploitation de Trévans, alors que l’ouverture était initialement prévue en 2022.
En 2018, la société dirigée par Jean-Christophe Benbakir – qui exploite déjà le Ciné Toiles à Digne-les-Bains et Le Lubéron à Pertuis, tous deux en région Paca –, candidate à l’appel à projets lancé par Pierre Gonzalvez, maire de L’Isle-sur-la-Sorgue, afin de gérer le cinéma. « Le projet correspondait aux autres salles de notre réseau, confie Margot Régis. C’est un cinéma de proximité, entre la petite et la moyenne exploitation, où l’aspect “humain” occupe une grande partie du travail. » Si la programmation de La Strada est fortement orientée art et essai, celle de Trévans est davantage généraliste : « Pour le Ciné sur la Sorgue, nous misons sur 40 % d’art et d’essai, dans l’idée d’obtenir les trois labels, et 60 % de grand public avec les films en sortie nationale ».
Avec ce nouveau site de trois salles – toutes équipées en projection laser et en son 7.1 –, Trévans vise les 95 000 spectateurs annuels, notamment en s’intégrant « à un cœur de ville très culturel ». La société est déjà en contact avec plusieurs acteurs culturels de L’Isle-sur-la-Sorgue, et compte « ouvrir le cinéma en compagnie d’un artiste l’islois, qui présente une exposition émanant d’un parcours de sculpture dans toute la ville. Plus généralement, le cinéma contient un hall d’exposition, prêt à accueillir régulièrement ce type d’événements. » Le cinéma distille, au sein de la ville, « une touche de modernité qui crée un contraste avec l’environnement, tout en s’y associant très bien ». Une inclusion renforcée par le projet de construction d’un espace vert derrière le bâtiment, qui devrait voir le jour ces prochaines années : « nous souhaitons dynamiser les flux de passage autour du site, ce qui est impossible avec des voitures. Également, le fait que les gens viennent à pied renforce l’idée qu’on accède au cinéma comme on accède aux petits commerces, et participe de notre démarche écologique qui s’illustre aussi par la présence de projecteurs laser ainsi que, prochainement, l’ajout d’une climatisation énergétiquement sobre. »
Cette rénovation s’inscrit dans un projet de grande envergure lancé en 2009 par Pierre Gonzalvez, alors maire de la commune depuis un an. Le but est de restaurer l’îlot de la Tour d’Argent, complexe vieux de plus de 800 ans – construit en même temps que la configuration actuelle de L’Isle – situé en centre-ville, et qui a connu de multiples changements, afin d’en faire un important pôle culturel.
Plus d’infos dans le magazine Boxoffice Pro du 29 mai
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