À dix jours de la réouverture des cinémas – si les objectifs sanitaires sont atteints –, le Médiateur du cinéma et le président du CNC publient une nouvelle recommandation pour encourager une programmation équilibrée sur la période du 15 décembre au 20 janvier.
Rappelant que la fermeture du 28 octobre a stoppé l’exploitation de 113 films à l’affiche, dont une dizaine au bout de deux jours, et entraîné le report de 83 sorties prévues sur les semaines suivantes, la Médiatrice et le CNC appellent « à un engagement fort de solidarité de toute la filière » ainsi qu’à une attention particulière « aux films dont l’exploitation a été brutalement interrompue par le confinement. »
Ainsi, revenant en détail sur les déséquilibres constatés lors de la première réouverture, malgré les deux recommandations publiées le 30 mai, Laurence Franceschini et Dominique Boutonnat estiment que « l’intérêt général, notamment les impératifs de diversité culturelle et de diversité d’opérateurs, implique qu’une régulation soit opérée ». Après avoir rappelé les grands principes de la diffusion des films en salle, le texte indique donc que la filière devra, pendant cette nouvelle période qui suivra la réouverture des salles :
- « Prendre en compte au moment de la programmation des films, notamment pour la semaine du 15 au 22 décembre, les plans de diffusion tels qu’ils étaient prévus au moment de l’arrêt de leur exploitation, en particulier pour les films sortis le 21 octobre ou le 28 octobre dernier. Des aménagements de séances pourront être prévus s’agissant des petits établissements qui pourront, alors, dans la mesure du possible, allonger la durée d’exploitation de ces films.
- Communiquer, comme cela a été rappelé dans la recommandation relative aux contraintes imposées par le couvre-feu sur l’exploitation cinématographique du 19 octobre 2020, la date de sortie des films nouveaux suffisamment en amont, c’est à dire quatre semaines en amont pour les films prévus à partir du 30 décembre 2020 et le plus rapidement possible pour les films prévus le 16 et le 23 décembre, pour ne pas nuire aux engagements pris par les exploitants vis à vis d’autres films dont la date de sortie était fixée antérieurement et permettre à la profession de s’organiser en pleine connaissance de la situation concurentielle afin d’offrir à chaque film la place qu’il souhaite lui donner.
- Prendre en compte les contraintes sanitaires entre les séances et les restrictions de séances dues au couvre-feu pour allonger la durée d’exploitation des films à l’affiche à cette période notamment en assurant une visibilité selon les capacités et la taille des établissements pendant la période des vacances scolaires.
- À cet égard, une multiprogrammation pertinente et mesurée tenant compte des habitudes du public et de l’établissement pourra à profit être négociée entre les parties concernées afin de conjuguer l’offre de films, y compris les plus fragiles et le temps suffisant de leur exploitation.
- Éviter un affaiblissement accru de l’exposition des films par la programmation de séances privées, événementielles ou d’avant-premières massives pendant toute la période du couvre-feu.
- Envisager, afin de préserver le respect du pluralisme au sein du secteur de l’exploitation cinématographique, des combinaisons de sorties de films équilibrées, afin d’éviter les phénomènes de concentration de copies dans les zones de chalandise soumises à une concurrence accrue entre les établissements.
- Le Médiateur du Cinéma et le président du CNC estiment souhaitable que les exploitants proposent une programmation tenant compte, autant que le permettent les conditions d’exploitation contraintes par la situation sanitaire, des plafonds de multidiffusion prévus par l’accord interprofessionnel du 13 mai 2016. Ils veilleront à limiter la concentration des séances de ces films aux horaires d’affluence, afin de favoriser l’accès des spectateurs à tous les types d’oeuvres programmées.
- Préserver la diversité de l’offre cinématographique en assurant un accès équilibré des spectateurs aux différents types d’œuvres. Ainsi, les exigences des distributeurs, de films porteurs notamment, en termes de nombre et d’horaires de séances, doivent tenir compte de la capacité des établissements ainsi que des contraintes sanitaires et des restrictions liées au couvre-feu qui leur sont imposées et qui ont pour effet de réduire le nombre de séances programmées. »
De façon plus générale, Le Médiateur du Cinéma et le Président du CNC souhaitent que le plus grand nombre de salles possible ait accès aux films dans un délai rapide et que soit favorisé un calendrier équilibré et rationnel des sorties de films. Et selon l’évolution de la situation sanitaire, ils prévoient que cette recommandation devra être revue après le 20 janvier prochain.
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