C’est la confiserie star des salles de cinéma. Les spectateurs l’aiment pour son goût et sa commodité, les cinémas pour sa grande rentabilité. Mais à regarder au-delà du gobelet – ou du seau –, on découvre un monde bien plus vaste et varié que celui d’un simple petit grain de maïs soufflé ! Partie 1 : l’histoire du pop-corn.
C’est en Amérique du Nord que le pop-corn a été découvert, mais bien avant le cinéma, voire bien avant l’arrivée des premiers colons. Le maïs est une culture et un aliment de base du continent depuis des millénaires. La légende veut que suite à une mutation naturelle de la céréale, les peuples autochtones se soient retrouvés avec un maïs très sec à l’écorce dure. Décidant de le brûler pour se chauffer à défaut de pouvoir le manger, ils ont découvert qu’il éclatait. À ce jour, les plus vieux grains de maïs éclatés ont été retrouvés au Nouveau-Mexique, au fond d’une grotte connue sous le nom de Bat Cave. Découverts par Herbert Dick et Earle Smith en 1948, ils ont depuis été datés au carbone et affichent 5 600 ans d’âge !
Plus au sud, dans l’actuel Mexique, des urnes funéraires décorées datant de 300 après J.-C. représentent un dieu du maïs avec des grains éclatés ornant sa coiffe. De fait, les Aztèques utilisaient le pop-corn non seulement comme aliment, mais aussi pour la décoration de vêtements et autres ornements de cérémonie. De multiples autres fouilles ont permis de trouver des traces de pop-corn en Amérique centrale et en Amérique du Sud, en particulier au Pérou et au Guatemala. Or, les Amérindiens d’Amérique du Nord ont également une riche histoire documentant sa consommation. Les explorateurs français venus dans le Nouveau Monde ont pu observer que le pop-corn était également fabriqué par les Iroquois dans la région des Grands Lacs.
Lorsque les colons ont commencé à s’installer en Amérique du Nord, ils ont adopté certaines habitudes alimentaires amérindiennes. Enfin, c’est avec la Grande Dépression de 1929 que le pop-corn, confiserie accessible à tous, colonise les cinémas aux États-Unis.
Une évolution sans fin pour un pop-corn toujours plus fin
Depuis des décennies, les spécialistes de la question (agriculteurs, ingénieurs agronomes et fabricants) optimisent le produit. En l’occurrence, une souche hybride de pop-corn peut demander de cinq à sept années de développement, comme le décrit Joe Macaluso, vice-président des ventes américaines et canadiennes de Gold Medal Products et vétéran de l’industrie du pop-corn : « Il y a 30 ans, vous trouviez plus de restes de coques et de noyaux durs dans vos gobelets. Les caractéristiques développées au fil des années nous ont permis d’améliorer considérablement la qualité, permettant aux spectateurs de goûter à un produit plus tendre, qui s’effrite et se coince moins entre les dents. »
Parmi toutes les variétés de pop-corn, deux caractérisées par leurs ailes* qui émergent quand éclate le grain sont spécifiquement dédiées à une consommation en cinéma :
- la variété papillon avec grandes ailes déployées est idéale pour les assaisonnements en poudre ;
- la variété champignon, ronde et sans ailes, convient particulièrement au pop-corn caramel. Grâce à sa forme sphérique, il est en effet plus facile de bien l’enrober et sa texture plus ferme lui permet de mieux fixer l’enrobage. « Le pop-corn au caramel étant à la fois plus moelleux et plus croquant, vous ne remarquez pas que son noyau est moins tendre », explique Macaluso. Aussi, sa plus grande taille lui permet de disposer de la DLP la plus longue possible et de moins s’émietter lors de la fabrication et de l’expédition.
Outre cette variété, le pop-corn bénéficie aussi de particularités propres au pays dans lequel il est commercialisé. Un tour d’horizon à retrouver dans la deuxième partie de notre dossier.
*Les ailes sont les protubérances de formes diverses créées lorsque les grains de maïs éclatent, qui permettent aux différents assaisonnements de coller au pop-corn.
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