Le phénomène du moment, Un p’tit truc en plus, vient de franchir la barre symbolique du million de spectateurs, moins d’une semaine après sa sortie. 4 « p’tits trucs » à savoir pour mieux comprendre le phénomène.
- Des salles exceptionnellement pleines
Il se dégage des conversations de cours de récréation, de machine à café et sur les réseaux sociaux, l’impression que les salles sont particulièrement pleines et manifestent leur enthousiasme de manière spectaculaire pour le film réalisé par Artus. Néanmoins, ce n’est pas qu’une simple impression : « Un p’tit truc en plus réalise la meilleure moyenne d’entrées/séance de 2024 (autour de 90 entrées/séance) pour un long métrage classique, souligne Émilien Robert, le directeur Business Intelligence de Boxoffice. C’est la meilleure performance post-Covid pour un film français et il rivalise même avec les taux de remplissage du plus gros succès de 2023 sur sa première semaine : Super Mario Bros et ses 89 entrées/séance en moyenne. »
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- Un accueil enthousiaste du public
Pour mesurer le phénomène du bouche-à-oreille, on peut regarder la note spectateur du film, qui est, à la veille de ce long week-end de mai, de 4,4 sur AlloCiné. Quand on regarde l’histoire des comédies françaises sur la bible des spectateurs français, il n’y a que Intouchables (encore) pour faire jeu égal avec Un p’tit truc en plus. Plusieurs éléments pour comprendre une telle adhésion du public : « D’abord et avant tout, la qualité du film lui-même bien sûr, mais aussi la mobilisation combinée de plusieurs communautés, digitales et dans la vraie vie : les millions d’abonnés et fans d’Artus sur les réseaux sociaux, son public lors de ses tournées récentes et la communauté de tous ceux qui sont sensibilisés sur le sujet du handicap, à la fois pour des raisons personnelles, mais aussi par des initiatives et associations philanthropiques engagées sur la cause de l’inclusion, comme Perce-Neige, Culture Relax, le Papotin ou encore les cafés Joyeux (des membres de ces deux dernières entités jouent d’ailleurs des rôles importants dans le film d’Artus, ndlr) », détaille Julien Marcel, le directeur général d’AlloCiné.
- Une forte augmentation du nombre de salles en 2ème semaine
Le film connaît un vrai engouement de la part des exploitants, avec un ajout de 110 salles à partir du 8 mai (+24 %), et 2 300 (+20 %) séances supplémentaires pour la deuxième semaine par rapport à la première. Cette augmentation est « exceptionnelle pour un film à plus de 10 000 séances et hors vacances, souligne Emilien Robert. En comparaison, Anatomie d’une chute ajoutait presque le même nombre de salles (99 salles) pour moitié moins de séances (1 100) et Barbie ne rajoutait “que” 70 salles environ (+10 %) pour 1 400 séances (+9 %). Il est d’ailleurs intéressant de noter que ce réajustement de séances et de salles s’opère surtout dans les cinémas de Paris et de sa périphérie (+39 % de salles / +31 % de séances) et dans les grandes métropoles régionales (GRP, Lyon, Marseille) où les cinémas Pathé et UGC ajoutent entre 300 et 400 séances chacun sur cette nouvelle semaine. »
- Des précédents devenus des références
La société Pan Distribution, qui a sorti le film, est dirigée par Philippe Godeau, déjà à la manœuvre pour Le Huitième Jour (1996), qui avait en son temps séduit pas moins de 3,6 M de spectateurs. Difficile également pour le film d’Artus d’échapper à la référence du tandem Nakache et Toledano. Que ce soit pour le côté choral de Nos jours heureux (2006) et ses 1,6 M de spectateurs, Hors Normes (2019) qui, lui aussi, faisait jouer des acteurs en situation de handicap et ses 2,1 M d’entrées ou, bien sûr, l’indépassable Intouchables (2011) et ses 19,5 M d’entrées, Un p’tit truc en plus marche sur les pas de nombreux films à succès, qui peuvent nourrir de belles ambitions.
Avec un des week-end à rallonge une offre films riche (The Fall Guy, La Planète des singes, Le Tableau volé) qui devrait continuer à attirer le public en salles sans pour autant venir le concurrencer, la joyeuse colonie de vacances d’Artus n’est pas au bout de son voyage.
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